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  • Photo du rédacteurCanon 6D Mk II

Écosse : les Highlands

Juillet 2019. Cet été, on décide de partir en Écosse pour fuir la canicule. Pas manqué, on passe de plus de 38°C à Paris à 10°C à notre arrivée à l'aéroport de Glasgow : ça fait un bien fou ! Même sur le tarmac, on respire le vert et le frais. Pas de temps à perdre, on a une semaine et demi pour faire notre itinéraire qui regroupe les principaux spots que l'on ne voulait pas manquer : Glencoe, l'île de Skye et au moins une visite de distillerie bien sûr. On récupère donc notre location de voiture et on rejoint notre premier spot : le Sallochy campsite au bord du Loch Lomond. C'est la première fois que l'on conduit à gauche et c'est bien utile d'être deux pour rappeler à l'autre de toujours garder sa gauche (à peu près toutes les 6 secondes), surtout aux premiers rond-points en ville. La route qui longe le Loch Lomond est à double sens, étroite et bordée d'un côté du Loch, de l'autre la falaise. Quand on est passager, la sensation est complètement différente et on se rappelle à chaque croisement de voiture l'importance d'avoir une assurance pour la location. Au final on s'y habitue rapidement et c'est au retour en France que c'est difficile (quand on se rend compte au bout de 500m qu'on a conduit à gauche un peu trop longtemps en ville par exemple). On arrive finalement sans problème au camping, on installe la tente sous des torrents de pluie, on se douche, on se couche et on fait un point météo : pluie annoncée pour les dix prochains jours. Mais qu'est ce qu'on fait là ?

On se rendra compte ensuite que si les averses sont nombreuses, le temps change constamment. Pour ce voyage, on s'est vide rendu compte en se renseignant un peu sur internet qu'on aurait besoin de s'équiper pour le temps capricieux. Et heureusement, car l'été on n'y échappe pas : il pleut tous les jours, mais le temps change très vite et il faut aussi pouvoir se découvrir rapidement si le soleil fait son apparition en pleine randonnée, car on peut vite avoir trop chaud. C'est le pays des quatre saisons en une journée. L'idéal c'est d'empiler des couches légères que l'on peut retirer et remettre facilement. Les must-have donc : une très bonne veste imperméable, respirante et légère pour les randos, un surpantalon imperméable et un filet pour les midges, même si le spray répulsif nous a parfois suffi. Ce sont des petits moucherons écossais hyper voraces et qui nous trouvent délicieux. Ils apparaissent dès que le vent tombe et qu'il ne pleut pas, souvent le soir, lorsqu'on installe la tente par exemple. Les locaux y semblent insensibles, mais en tant que touristes, il faut prévoir le coup. Nous avions aussi pris des bottes, bien utiles lorsque les chaussures de randos sont trempées et que les balades s'y prêtent (c'est souvent le cas) et surtout un bon réchaud. En tente, la couverture de survie est indispensable car elle évite d'avoir de l'humidité entre le matelas et le sol de la tente et protège du froid.



Le lendemain, on se réveille toujours sous la pluie, mais ça se découvre. Notre première balade sera celle de Conic Hill, qui n'est pas très difficile et offre un panorama superbe sur le loch en face. Le soleil nous accompagne jusqu'en haut au point de se retrouver en T-shirt, mais nous rentrons à la voiture sous des trombes d'eau quelques minutes plus tard. Cette balade de 2h nous donne un bel aperçu des prochains jours : la forêt, la vue sur un loch gigantesque, la boue et les hautes herbes, les oiseaux et les moutons... En haut, on croise des français qui font le West Highland Way, cet itinéraire de plus de 150 kms qui relie Milngavie à Fort Williams. On déjeune sur les rives du lac à Balloch, en contournant le Loch par le sud pour rejoindre Glencoe le soir. Après avoir partagé la moitié d'un poulet avec les mouettes du coin et plusieurs frayeurs en voiture, on arrive dans la vallée de Glencoe en fin d'après-midi. C'est un incontournable du pays. Le panorama est magnifique, avec les ombres des nuages et les éclaircies du soleil qui dansent sur les montagnes. On en profite pour faire quelques photos, on repère les coins mais il commence à se faire tard et on se dit qu'on y reviendra le lendemain pour se balader un peu.



On passera donc la nuit au camping d'Invercoe, à la sortie de la vallée plus au nord. Il pleut mais le site a l'avantage d'avoir une cuisine extérieure abritée, très pratique, et surtout fréquentée par d'autres touristes. Bien utile quand on découvre que notre réchaud n'est pas compatible avec notre bouteille de gaz, merci à eux ! Sous la pluie, on fait un petit tour du côté du Glencoe Lochan juste à côté, une balade dans une forêt où ont été plantés des arbres canadiens et au milieu de laquelle on trouve un petit lac caché. Sur le chemin, on rêve devant ceux qui sont bien installés au chaud dans leur camping-car, vue sur le lac, ça donne envie. Pour nous, ce sera deuxième nuit en tente sous la pluie, mais on l'a choisi et on s'y fait. Certains pays comme l'Ecosse sont adaptés aux vans ou aux camping-cars : les routes sont praticables (en Islande, les F-roads empêchent l'accès à des lieux magnifiques à ce type de véhicule par exemple), certains emplacements face aux Lochs sont réservés pour eux et il y a peu de restrictions pour le camping sauvage. Comme il pleut souvent, c'est agréable de pouvoir se réfugier au chaud tout en contemplant le paysage dehors. Mais la solution tente - voiture est beaucoup plus économique et nous "oblige" à profiter un maximum de l'extérieur ou des parties communes pour rencontrer des gens par exemple : on ne va dans la tente que pour dormir, au dernier moment. Dans tous les cas, il faut prévoir que beaucoup de campings ferment leur accès à 18h et il est difficile de réserver à l'avance, quand on ne sait jamais où l'on passera la nuit du lendemain.

Le troisième jour, on reprend un bout de route en sens inverse pour revenir sur Glencoe pour faire la Hidden Valley hike. On commence cette randonnée de 2h en mode full-imperméable : veste, surpantalon, bottes et capuche. Il pleut des trombes d'eau et le chemin ressemble presque à une rivière, vive le caoutchouc. Mais trois quarts d'heure après, changement total de décor : le soleil a pris le dessus et il tape fort. En grimpant, on se réchauffe et avec une telle humidité, on a l'impression d'être sous les tropiques, d'où l'importance des couches de vêtements. On finira toute la rando en T-shirt. Attention à bien se renseigner sur la fin de cette randonnée qui coupe la rivière. Le balisage était mauvais et nous nous sommes retrouvés à plusieurs sur un faux chemin très compliqué sur la fin, avec des graviers qui provoquent de mini-éboulements dangereux pour ceux qui sont en aval, pas bien ni pour eux, ni pour la nature.


Pas de temps à perdre, on doit voir le Poudlard Express l'après-midi et il ne passe que deux fois par jour dans le "bon sens" sur le pont de Glenfinnan : vers 10h45 et 15h10. Pour se garer, c'est très compliqué car beaucoup de stationnements sont interdits, tout le monde vient au même moment et il n'y a que deux parkings, dont un payant. Il faut ensuite marcher un peu sur un sentier qui offre une vue superbe sur le Loch Shiel puis se trouver un beau spot du bon côté, celui du Station Museum. Malgré la foule de touristes, c'est magique de voir le train qui a amené Harry à Poudlard passer sous nos yeux. On reste dans le thème Harry Potter en continuant la route un peu plus loin voir la tombe de Dumbledore (je me rendrai compte ensuite que j'ai photographié le mauvais îlot..), puis demi-tour direction l'île de Skye par le seul pont qui la relie au continent. Sur la route, passage obligé au château d'Eilean Donan, réputé pour être le plus romantique du pays. Le soleil a commencé à décliner et les lumières donnent une ambiance féérique. Puis on continue pour arriver sur l'île le soir, avant que les campings ne ferment. Malheureusement, il commence à se faire tard au niveau de Broadford et ils sont déjà tous complets ; le seul qui aurait pu nous accueillir nous explique qu'il va y avoir des travaux sur les emplacements tentes au petit matin. A notre grande surprise, il nous indique un spot de camping sauvage un peu plus loin et nous autorise à prendre une douche au camping, super sympa ! On décote un Fish&Chips à Broadford, face à un magnifique arc-en-ciel au coucher de soleil sur la mer et on part vite installer notre tente avant qu'il fasse nuit.


Le camping sauvage est autorisé en Ecosse, mais interdit dans plusieurs zones. Le mieux est de se renseigner dans chaque ville, même si ce site est bien fait. Il faut prévoir le filet anti-midges, indispensable à ce moment là, et ne pas avoir peur des moutons ou vaches qui viennent s'approcher la nuit.


Au réveil, on a la surprise de voir qu'il y a des moutons par-tout en liberté autour de nous et sur la route, les bruits qu'on entendait n'étaient donc pas des rêves ! Bonne nouvelle, on nous annonce du soleil pour les 3 prochains jours sur Skye et la journée s'annonce radieuse. On en profite donc pour se diriger vers le nord-est, faire les randonnées Quiraing et Old Man of Storr : des incontournables. On pose en fin de matinée la tente au Uig campsite : un camping qu'on a adoré, peut-être à cause de la météo parfaite mais aussi grâce à l'accueil hyper chaleureux du propriétaire. Des écossais en week-end étaient là, posés au soleil avec une bière à écouter de la musique pendant qu'on déjeunait nos raviolis avec un réchaud adapté à la bouteille de gaz cette fois. Le soir, on peut se balader sur le port, on verra même des écossais ivres sortant du bar se baigner dans l'eau glaciale !


Quiraing est absolument magnifique et facile. On l'a commencée depuis le Start point vers Sartle et fait demi-tour avant la fin pour rejoindre la voiture. La vue est à couper le souffle sur la mer et les collines : à faire absolument. Comme on est pas rassasiés et que notre spot pour la nuit est déjà réservé et installé, on continue avec le Old Man of Storr en fin d'après-midi. C'est la photo qu'on retrouve sur plein de guides de voyages en Ecosse, avec Glencoe. C'est plus rude, que de la montée pendant un peu plus d'une heure, mais la vue en haut est magnifique aussi, ça vaut le coup. Sur la route, je conseille de faire un arrêt à Kilt Rock View point et Mealt Falls, une jolie cascade qui donne sur la mer. Le parking donne directement dessus. Un peu plus loin et si vous avez le temps, vous pouvez aussi faire un tour à Rubha nam Brathairean - Brothers Point, une petite balade peut vous permettre de voir des traces de dinosaures fossilisées. La route est sympa, surplombe la mer et traverses des champs de moutons, mais il peut être difficile de se garer.


Le lendemain, cap vers l'ouest de Skye pour voir un autre lieu emblématique du pays : Nest Point et son phare. Sur la route, on décide de passer par Coral Beach. On a vu des photos en amont, et on est très curieux de voir cette plage digne d'un paysage des tropiques. Très compliqué de s'y garer l'été car il y a peu de places de parking, et la route qui y mène est une single track road. Même si après la journée d'hier il n'y a rien de facile, il faut marcher une petite demi-heure pour rejoindre la plage sur un chemin aisé qui longe la mer. Le sable est fait de petits coquillages blancs et l'eau nous appelle, bleue transparente. En regardant les photos on a envie de sortir le maillot de bain, mais sur place le vent et les quelques gouttes de pluie qui commencent à tomber rappellent qu'on est en Ecosse, demi-tour donc. La route qui mène à Nest Point est une single Track Road aussi, pas de privilèges pour un lieu typique comme celui-là. On y croise beaucoup de voitures et l'on doit souvent s'arrêter sur les Passing places, ce qui rallonge le temps de trajet. La météo se gâte, le vent souffle très fort et la pluie fouette le visage mais ça fait aussi le charme du lieu.



Comme la météo ne s'arrange pas, on tente la distillerie Talisker, la plus connue de l'île de Skye. Mais il semble que tout le monde ait eu la même idée et il aurait fallu réserver les tours à l'avance. Tant pis, la météo annoncée est excécrable sur l'île donc on la quitte pour rejoindre Big Sand au niveau de Gairloch, un camping connu des voyageurs au bord de la mer. Il y a plusieurs salles à manger chauffées avec cuisine, des jeux, un restaurant-bar et des dunes pour s'abriter du vent. Pour y aller, on longe des lochs et des montagnes magnifiques. On peut y croiser des Highland Cows aussi, à l'allure de cow-boy. Halte à Plockton sur la route, l'un des endroits les plus paisibles et agréables du voyage où nous avions l'impression d'être seuls au monde.

Comme on a raté la distillerie hier, on prend la route de celle de Muir of Ord : Glen Ord. Beaucoup moins surpeuplée, on réserve un tour sans problème avec une dégustation à la fin, le top. On y apprend tout le process de fabrication du whisky et on visite les différentes salles avec les immenses alambics et le stockage des tonneaux. Ce whisky ne peut être acheté que sur place, tout le reste est exporté en Asie pour sa rondeur en bouche (on a vérifié dans tous les magasins ensuite, introuvable en effet !). On fait le plein de bouteilles puis cap vers l'intérieur des terres pour visiter Glen Affric qui nous fait de l'oeil le lendemain. On pose la tente au Glen Affric Holiday Park, un endroit un peu caché par les arbres et sympathique avec une salle de repos chauffée. Après plusieurs repas au réchaud, on se fait plaisir au Slaters Arms juste à côté avec des lasagnes, une pizza et une Guinness qui nous requinquent complètement.

Glen Affric est une vallée sauvage et boisée qui donne sur un loch en contrebas. Il y a plein d'activités et de randonnées pour tous les niveaux. On a pu en faire trois petites différentes, le long du Glen et près du parking à l'arrivée. La liste des randonnées se trouve ici et si vous êtes silencieux pendant la bonne période vous pourriez y voir des cerfs. Mais le spot que l'on a préféré et qui est immanquable (le soleil y joue sûrement pour beaucoup) reste Coille Ruigh na Cuileige. Encore une fois seuls au monde, on y a déjeuné des petits pois à la sauce tomate cuisinés au réchaud exquis !

On finira le voyage avec les visites de Glasgow et Edimbourg (à voir peut-être dans un autre article) en rentrant par Fort Augustus et le Loch Ness. C'est certainement la première chose à laquelle on pense quand on parle d'Ecosse, et je ne peux que conseiller d'y faire un tour mais ne vous y attardez pas si vous avez plus de temps, le pays a bien d'autres spots tout aussi magnifiques à voir ! Le lieu est très touristique, beaucoup plus fréquenté que tous les autres spots que l'on a pu faire mais a l'avantage de nous plonger dans l'ambiance kilt-biniou telle qu'on l'imagine en pensant à ce pays. On regrette de ne pas avoir eu le temps de continuer encore plus au nord, de ne pas avoir randonné dans les Cuilins à Skye ou bien de ne pas avoir vu les Puffins que l'on a adoré en Islande.. Mais les sites traversés nous en ont mis plein les yeux et le pays est tel que l'on se l'imaginait, avec sa météo et ses couleurs uniques. Les écossais sont des gens accueillants et toujours souriants qui vous donneront toujours envie d'en voir plus.

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