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  • Photo du rédacteurCanon 6D Mk II

Canada : l'Alberta, les Rockies !

Après deux ans de Covid, il est temps de profiter d'une accalmie pour partir à l'étranger. Pour marquer le coup et puisque ça fait longtemps, on choisit le pays qui m'a le plus fait de l'oeil ces dernières années : le Canada ! Et ça tombe bien, deux amis se sont installés à Montréal, à l'est. Après quelques recherches rapides, on se rend compte que les paysages de cartes postales que l'on voit partout et que l'on s'imagine quand on nous dit "Canada", eh bien ils sont dans l'ouest, au milieu des rocheuses canadiennes que tout le monde appelle "Rockies". À l'opposé donc, de l'autre côté de ce graaand pays ! Tant pis, on fera les deux.


Après quelques jours d'acclimatation à Montréal (ça c'est par ici), on reprend donc un vol interne pour rejoindre cette région de tous les superlatifs. Je n'avais rarement vu autant d'engouement pour une destination sur internet, les forums et les guides de voyage. Et effectivement, on verra que les paysages sont magnifiques, et bien souvent accessibles à tous. Il faut donc mettre ça en rapport avec le fait qu'il s'agit d'une des régions les plus touristiques du monde (4 millions de visiteurs par an), et qu'il y a du coup bien plus de feedbacks que des régions tout aussi belles mais moins fréquentées.

Canada

Pour rejoindre ce petit bout de paradis, deux possibilités : Vancouver ou Calgary. Depuis le premier choix, il faut prévoir un peu plus de 10h pour rejoindre les parcs nationaux, mais la visite de la ville nous aurait beaucoup plu ! On a opté pour le deuxième choix pour sa proximité avec Banff (une heure et demi seulement). Nous atterrissons à midi, parfait pour avoir le temps de récupérer la voiture de location et faire le maximum de courses avant de prendre la route (tout est très cher et plutôt rare une fois dans les parcs). Nous aurions largement préféré avoir un petit van avec une cuisine et un frigo, ce qui aurait été bien plus pratique au milieu des montagnes, mais c'est un voyage qui coûte cher et la différence de prix est énorme : nous avons du compter 500€ les 11 jours pour une voiture, contre 5x plus minimum pour le van ! Aussi en partant les deux premières semaines de septembre et avec un duvet 0°C, niveau météo ça passe en tente.


Pour visiter les parcs au Canada, il faut obligatoirement avoir sur son tableau de bord une autorisation par personne. Pour ça, il faut se rendre sur le site du gouvernement ou en acheter à l'entrée du Parc et acheter les tickets au jour ou à l'année (pour un an, environ 145$ pour une voiture de 7 personnes ou 72$ par adulte, si vous êtes seul ou à deux donc).


Entre autres infos :


- Le permis international est recommandé avant de partir

- Pensez à prévenir votre banque de votre déplacement avant le départ pour éviter de vous faire bloquer votre carte après votre premier paiement à l'étranger

- En août 2022, les contrôles covid sont aléatoires et il faut obligatoirement remplir un formulaire sur l'application ArriveCAN avant le départ, mais ça change tout le temps


Wapiti


Le premier soir, nous voilà donc au camping Tunnel Mountain village, le plus grand de Banff pour notre première nuit dans le parc national du même nom, et le spectacle commence tout de suite : un cerf fait son apparition sur le côté de la route et un groupe de wapitis nous accompagne, dans le camping !




Wapiti

Tip's : pensez à réserver bien à l'avance vos nuits aux campings sur le site du gouvernement. Le camping sauvage est strictement interdit dans les parcs et les amendes sont salées. Comme l'affluence de touristes est gigantesque et qu'il n'y a qu'une vingtaine de campings entre Banff, Jasper et Yoho, la plupart d'entre eux sont complets plusieurs mois à l'avance, surtout en juillet et août. Cela oblige à prévoir quel lieu sera visité quel jour bien à l'avance, mais évitera d'avoir à faire de nombreux kilomètres de détour inutiles une fois sur place.



Sulphur mountain est un sommet qui domine la ville de Banff et la vallée qui dessine le premier parc national vers le nord. Trois moyens d'y parvenir : depuis l'est à pieds, 10,5kms aller-retour en lacets, via Sundance trail, plus long, ou pour les plus fatigués via le téléphérique Gondola (50$ par adulte). C'est le premier jour, on choisit la première option. Sur le chemin, on croise une dizaine de tamias, des oiseaux et quelques écureuils roux. La côte est assez raide sur toute la longueur du chemin. Pensez au pass sur le tableau de bord, il y a des contrôles (comme partout) des agents du parc. Mais ils sont surtout ici pour donner des conseils pour la randonnée (météo, ours dans les parages...) et il est possible de déjeuner soit à une cafet, soit dans un restaurant une fois en haut. Surtout, il y a un parcours d'informations et un mini-cinéma gratuits et très bien fait pour les petits et les grands.

Chipmunk

Squirrel

Comme partout, on garde ses déchets avec soi et enfermés avant de les déposer dans les poubelles "bearproofs" un peu partout. Pour ça, l'organisation est rodée et on sait que les Pass ne sont pas faits pour rien ! Tout est très bien entretenu et propre et leurs équipes sont partout.




Bow fall

La ville de Banff n'a rien à voir avec Calgary, ici c'est boisé et on est à la montagne, même sans la neige. Il y a aussi un côté luxe et c'est la porte d'entrée aux millions de touristes qui viennent visiter la région, alors il faut pouvoir accueillir. En voiture et sans frigo, c'est pratique pour des courses d'appoint (les steaks sont excellents si vous avez choisi l'option camping avec Firepit !). Les chutes Bow sont aussi à voir, je les ai trouvées magnifiques, autant que le petit sentier des Hoodos sur la vallée.



Sur la route de Canyon Johnston depuis Banff, ne pas hésiter à s'arrêter sur les petites aires, elles offrent souvent des points de vue magnifiques sur les paysages de cartes postales que l'on s'imagine quand on pense au Canada. Sur cette portion, on recommande aussi d'emprunter la route de la Bow Valley plutôt que la Highway où l'on a plus de chances de rencontrer des animaux sauvages : une voiture arrêtée sur le bas côté = certainement un petit représentant de la faune locale dans le coin. En fonction des animaux, le Parc conseille de garder l'équivalent de la longueur de 3 à 10 bus en file indienne entre vous et l'animal, et de rester dans sa voiture. Celui-là, concentrés sur des wapitis femelles de l'autre côté de la chaussée, on ne l'avait même pas vu avant d'ouvrir la portière de la voiture !

Wapiti

Si Canynon Johnston est un incontournable, la balade se fait très rapidement et le site est surpeuplé, puisque très accessible. Au contraire, nous étions complètement seuls sur le sentier qui mène à Castle Mountain : une montagne qui s'élève droite comme un pic au-dessus de nous d'un côté, la vue sur toute la vallée de l'autre. Malheureusement, les incendies aux alentours (très fréquents l'été, parfois même volontaires et gérés par Parks Canada) font stagner la fumée dans la vallée et la visibilité est largement détériorée.


Castle Mountain


Le lac Minnewanka un dimanche de long week-end, c'est beaucoup plus prisé que les autres jours. J'ai adoré l'ambiance du bord des lacs : les canadiens viennent en -grandes- familles, munis de chariots qui contiennent tout l'équipement nécessaire à une journée reposante : barbecue, filet de volley, tables, fauteuils, canoës... Sur la route, on croise des mouflons surpris de nous voir là. Au niveau du lac, deux randonnées sont possibles mais une seule ne nécessite pas de bear-spray obligatoire. On longe un canyon à l'eau turquoise limpide où l'on retrouve un peu le paysage des calanques du sud de la France, mais à l'arrivée du sentier Cascade River, seuls au bord de la rivière aux troncs enchevêtrés et entourés de montagnes, c'est bien au milieu du Canada que l'on est !



Cascade River



Au milieu de notre road-trip, c'est la visite des lacs Louise et Moraine que l'on a prévu, celle de tous les superlatifs dans tous les guides de voyage, les sites internet... partout ! L'incontournable. On évite donc d'y aller pendant le week-end, et même en septembre les petits parkings de chacun des lacs sont pleins avant 7h. Il existe un système de navettes entre un immense parking gratuit en amont et les deux lacs, mais il faut réserver à l'avance aussi. Encore une fois, ça se prépare.


Sur le site, une multitude de randonnées sont possibles, on y consacre donc deux jours. Le premier jour, une balade rapide le long de Moraine nous en met directement plein la vue, le spot à pique-nique est superbe et même s'il y a du passage, on est se retrouve très souvent tous seuls au fur et à mesure que l'on s'éloigne du parking. Une autre randonnée nous amène à Consolation lakes rapidement. Comme tout le monde ne parle que des deux lacs principaux, on attend moins de celui-ci. A tord, le paysage et les couleurs sont splendides et la présence d'un petit tamia de compagnie qui doit certainement être habitué à recevoir son repas des humains (ce qui est interdit !) nous a bien fait rire. En habituant les animaux aux humains et à la nourriture facile, ils se méfient moins, réclament et deviennent agressifs. Désolé petit chipmunk ! Ici un seul regret : n'avoir pas eu un jour de plus pour faire la randonnée Sentinel Pass via Larch Valley.


Consolation lakes



Moraine lake

Moraine lake


Au lac Louise, il est possible de faire une boucle de plus de 20 kms qui combine plusieurs sentiers : Plain of six glaciers, Big Beehive et Lake Agnes et Mirror. On part donc très tôt le matin pour avoir une place sur le parking, la proximité du camping Lake Louise aidant, et on en profite pour admirer le lever du soleil sur la montagne au fond du lac. Un spectacle que l'on partage avec des centaines d'autres touristes en revanche. Alors vite, direction l'ambiance Népal au Teahouse de la plaine des six glaciers et en effet, on se retrouve de nouveau seuls au bord du lac. Le kilomètre supplémentaire après le Teahouse offre un panorama imprenable sur le glacier froid et immense, mais qui nous rappelle à quel point le réchauffement climatique est là : il est bien plus petit que les photos d'époque exposées !


En haut du Big Beehive, qui coupe droit et raide au travers de la montagne, la vue sur le Lac Louise est magnifique. Le bleu de l'eau ressort comme un diamant au loin, et les canoës sont de minuscules points à peine visibles. A faire absolument.





Nous avions prévu de prendre une journée le lendemain sur la Promenade des glaciers, en nous arrêtant au gré des points de vue entre Louise et notre arrivée au camping Whistlers à Jasper. Mais il faut être flexible : après un rapide contrôle internet via le wifi de l'office de Louise, on apprend qu'un incendie gigantesque a eu lieu en aval de Jasper, ce qui a conduit les autorités à fermer la ville entière. Comme l'électricité est complètement coupée, les campings ont tous fermé du jour au lendemain et nos trois nuits suivantes ont été simplement annulées. La solution : les campings premier arrivé, premier servi. Sans ça, il nous faut sortir du parc chaque nuit et perdre de nombreuses heures sur la route inutilement. De nouveau levés à l'aube, c'est finalement au camping Rempart Creek Campground que nous trouvons logis pour les trois nuits suivantes. Pas de douche ni d'électricité, mais de l'eau potable (glacée) et des toilettes sèches. Ici c'est l'aventure canadienne en pleine nature, au bord de la rivière, dans la forêt entourée de montagnes. On y rencontrera des groenlandais qui dineront avec nous sous l'abri, une animation au top ! On revoit alors notre programme des trois prochains jours, en commençant par la vallée de Maligne.



Canada


Jasper et la promenade des glaciers parait encore plus sauvage ; ici rien n'a jamais changé, la nature est reine. Seule une route traverse les montagnes, pas de station essence, ni boutique ou habitation. La vallée Maligne est le coin le plus sauvage, où l'on espère enfin voir le roi des environs : l'ours noir ou le grizzli. Dans cette vallée, j'ai encore plus apprécié Medicine lake à Maligne lake, peut-être à cause du paysage désolé qui prend aux tripes : la forêt qui le borde a subi un incendie et les montagnes sont vierges et acérées, en dents de scie. On devine le sol argileux d'un ancien lac, qui, après des années soumis à la tectonique des plaques est venu littéralement s'élever à la verticale. On y trouve aussi un couple d'aigles nicheurs, malheureusement partis chasser lors de notre visite.


En revanche, plusieurs cerfs de virginie se sont donnés en spectacle dans les environs de Maligne lake, ainsi qu'un élan dans son habitat (facilement visible sur la boucle Moose loop). Mais toujours pas d'ours ! La météo aussi est capricieuse, on prend la grêle entre deux rayons de soleil. On se venge donc sur une grosse assiette de frites, après 3 jours de sandwichs et pâtes instantanées ça fait le plus grand bien !



La ville de Jasper est déserte, même l'office nous accueille dans le noir, sans ordinateur mais nous conseille sur la suite. Le lac Pyramide est à voir absolument, via un ponton on peut aller sur une petite île en son centre qu'il est possible de louer pour des réceptions. Le cadre est magnifique pour un mariage, tout y est jusqu'aux bancs de cérémonie. Comme nous hésitions à monter au Jasper skytram, le téléphérique le plus haut et le plus long du Canada, au moins on est fixés : il n'est plus alimenté. Un centre d'accueil a été mis en place pour les locaux privés d'électricité et les touristes comme nous qui se sont vus annuler leur camping. On en profite alors pour prendre une douche avant de repartir vers notre camping bien plus au sud.


De ce fait, on profite pleinement de la promenade des glaciers. On passe beaucoup de temps au Columbia Icefield Center, un bâtiment construit au bord d'un glacier gigantesque, qui sensibilise au réchauffement climatique et qui se retrouve maintenant à plusieurs centaines de mètres du bord à cause de sa fonte. Plein d'activités sont organisées autour du glacier, mais c'est très peu écologique, alors on se contente d'aller l'observer au plus près.


Sur la route, on s'arrête constamment. Parker Ridge trail est une de mes randonnées préférées. Après plusieurs mètres dans la forêt en reconstruction par les équipes de Parks Canada, on franchit la crête de la montagne et on se retrouve face à une vallée isolée en contrebas du même magnifique glacier. Nous sommes à des dizaines de kilomètres du centre Columbia mais les langues du glacier débordent de chaque montagne. Ici encore, une dizaine de voitures sont garées sur le parking mais nous sommes complètements seuls à admirer ces vues à couper le souffle. Il fait très froid et la nuit va tomber, mais l'on s'arrête une dernière fois face aux rivières à l'eau turquoise que j'aime tant avant d'arriver au camping. Deux touristes nous font de grands signes : il est là, le premier (et dernier !) ours noir que l'on verra durant notre voyage, de l'autre côté de la rivière. Le spectacle est magnifique et on peut rentrer tranquilles. Quoique, nous ne sommes plus très loin de Rempart Creek et il finit par courir dans la direction de notre camping...


Parker Ridge Trail



Columbia Icefield glacier

Parker Ridge trail

Sur le retour, les arrêts se multiplient. Edith Cavell, Peyto lake, Mistaya canyon, les chutes Athabasca et Sunwapta, les rivières encore et encore... chaque arrêt toujours plus magnifique que l'arrêt précédent. Ou pas, on ne sait plus ! Au petit matin, l'évaporation de l'eau plus chaude du lac Herbert crée une atmosphère unique, puis la lumière et le reflet des montagnes sur Bow Lake dessinent une aquarelle splendide. Banff et Jasper nous régalent. La route est déserte, les touristes depuis Banff font demi-tour à Columbia, Jasper étant fermé.


Canada

Peyto lake



Bow lake

Avant de regagner le camping de Louise et ses douches chaudes, petit crochet à l'ouest vers le troisième parc de la région : Yoho. Ici, on plonge dans le temps avec un train qui passe dans la montagne en dessinant une boucle ; si bien qu'on peut le voir entrer et sortir en même temps à deux endroits complètement différent. A savoir que ce train, dont beaucoup se plaignent du bruit la nuit (mais qui ne nous a pas dérangé du tout en tente) est vraiment très très très long : 4 kms ! Il est le transport principal de marchandises d'un bout à l'autre du pays. Toute la petite ville de Field est articulée autour du train et du tourisme, et il fait bon y pique-niquer.


Ce plus petit parc rassemble aussi deux pépites : Esmerald lake et Takakkaw falls. Le premier est un n-ième lac à l'eau turquoise dont on ne se lasse pas du tout, et le deuxième une cascade de presque 400 mètres de hauteur. Attention encore aux places de parking, prises d'assaut dès le matin. Avant de repartir vers l'est, arrêt obligatoire au niveau de Natural bridge.


Takakkaw Cascade Fall

Ces trois parcs sont un concentré de tout ce que l'on s'imagine quand on pense aux paysages canadiens : cascades, lacs, rivières, montagnes, forêts, glaciers... La vie canadienne, en bivouac auprès du feu le soir, au milieu d'une faune variée, sous le soleil, la pluie ou la neige. Tout y est ! Les touristes viennent du monde entier par millions, et même si on le ressent parfois trop sur les lieux les plus connus et accessibles, il est facile de se retrouver plus ou moins seul en empruntant le premier sentier qui s'en écarte et qui toujours révèle des trésors cachés.

Wapitis Canada Alberta River


Chipmunk Canada

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