La Chine : l'Est
- Canon 6D Mk II

- 22 avr.
- 17 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 sept.

Un voyage en Chine, ça se prépare ! La barrière de la langue n'est pas la seule : exit Google Maps, les réseaux sociaux que l'on connaît ici ou même les moyens de paiements habituels. La culture et les habitudes y sont dramatiquement opposées. Là-bas, nos yeux d'européens sont à la ramasse complet. Et finalement, est-ce que ça n'est pas ce que l'on recherche lorsque l'on part en voyage ?
L'itinéraire d'abord : le pays est immense, autant que l'Europe entière et il nous faudra plusieurs semaines pour en définir un qui ne fasse pas trop l'impasse sur tous les points d'intérêts que l'on avait en tête. Sur trois semaines de voyage, il faut choisir : exit Xi'An - la ville fortifiée, Zhangjiajie - les montagnes du film Avatar et Guilin - dont les paysages verts et montagneux sont la vitrine de la campagne chinoise. Au moins, l'itinéraire du prochain voyage est tout trouvé. Pour cette fois, on se concentre sur l'Est du pays et ses incontournables :
Pékin
Shanghai
Hangzhou
puis plus dans les terres, Huangshan dont les montagnes se rapprochent de celles de Zhangjiajie mais qui a l'avantage d'être sur notre chemin, Wuyishan et enfin la grande ville de Wenzhou, qui n'est pas encore très touristique mais nous y avons de la famille, c'est donc l'occasion

Après une escale à Shenzhen, nous arriverons donc à Pékin pour 4 jours, puis nous prendrons le TGV jusqu'à Shanghai. Un autre train moins rapide nous déposera à Hangzhou à un prix dérisoire, puis un bus plus typique jusqu'à Huangshan avant de terminer de nouveau la fin du périple en TGV moderne.
Le réseau ferré s'est largement densifié en seulement 10 ans et nous ne serons pas déçus : le billet n'est pas cher et le voyage rapide. Si l'on compare avec un vol domestique pour lequel il faut aller à l'aéroport (temps + coût), passer les contrôles et idem à l'arrivée, le train est plus rapide. Le TGV est ponctuel, très récent et propre (le personnel passera la serpillère deux fois durant le trajet !), distribution de biscuits et boissons à disposition. Nous retrouverons ce côté moderne et propre partout où nous irons dans le pays, même dans la rue !
La réservation de billets de train et de nuits d'hôtel se font sur Trip.com. Oubliez Booking là-bas, il y a très peu de choix et les nuits sont donc plus chères. Le train se réserve avec une pièce d'identité et il suffit de passer son passeport sur le quai du train pour y avoir accès, pratique.
Après pas mal de recherches, voilà les indispensables avant de partir :
Télécharger et activer un VPN et acheter un forfait eSIM avant d'arriver dans le pays, ex : Olafly
Prendre le forfait illimité ou le recharger avant la fin, sinon le VPN se désactive sur place et c'est finito
Télécharger Alipay et suivre les instructions
Tous les paiements partout là-bas se font via Alipay ou en espèces, oubliez la carte de crédit même gold sauf dans certains hôtels.
Prévoir un anti-moustiques en fonction de la saison
Vaccins Hépatite A et B, apparemment nécessaires surtout en campagne
L'adaptateur de prise secteur bien sûr
La paille filtrante LifeStraw ne m'a jamais servie, on ne boit que l'eau en bouteille
Pékin
Dépaysement total dès l'arrivée. Sans les datas illimitées et le traducteur sur le téléphone, on ne s'en sortira pas. Les chinois ne parlent encore que très peu anglais et tout n'est pas traduit sur les panneaux. En revanche, vous êtes une vraie star. En mars/avril et sur trois semaines de voyages, on ne rencontrera pas plus d'une dizaine d'occidentaux dans la rue et les touristes étrangers ne sont apparemment pas communs. Si bien que tous les regards vous fixent h24 (sans méchanceté, seulement de la curiosité !) et il ne se passera pas un jour sans lequel on ne nous demandera pas une photo.
Après contrôle et scan des bagages obligatoire à chaque arrêt de métro, l'aéroport, puis les bâtiments et les rues sont modernes et en même temps authentiques. Nous verrons notamment à Wenzhou des quartiers remplis de dizaines de grandes tours de béton comme à la télé bien sûr, mais la Chine a réussi l'exploit du beau en conservant l'aspect traditionnel des nouvelles constructions dans la plupart des lieux que nous aurons visités et ça fait plaisir. Aucune violence ou sentiment d'insécurité dans tout le pays. On nous dira que vous pouvez sortir de la banque avec 10k $ dans un pochon plastique sans être inquiété si vous le souhaitez. Il y a certes des caméras partout et l'on connait le régime, mais nous verrons par exemple 3 personnes sur un scooter sans que la police ne dise rien : au final, les chinois vivent leur vie de tous les jours paisiblement, travaillent et sont heureux. Ils commencent à faire beaucoup de tourisme de façon respectueuse dans leur propre pays et ça leur convient très bien pour la plupart (si tant est qu'ils n'aient pas de revendication nouvelle trop exotique..).

Après avoir pris nos marques et découvert le sécurisé métro pékinois et les Didis, l'équivalent chinois de Uber, les temples des lamas et de Confucius, on trouve un food court rassemblant toutes les spécialités locales sur Wangfujing street. Après un si long voyage, nous terminons le diner à 18h, comme la population locale finalement ! Nous visiterons le lendemain les incontournables comme le Temple du Ciel qui se dessine au loin.

S'il faut réserver son ticket d'entrée à la Cité interdite 7 jours avant sur le site internet, ça n'est pas obligatoire pour le temple du Ciel, qui se situe au sud dans un grand Parc. Comme tous les sites d'intérêt, c'est bondé, même en mars, mais magnifique. Le parc est agréable et le temple majestueux, accessible facilement via l'entrée Est en Métro (Tiantan Dongmen). A midi, on continue donc à pieds pour se diriger vers la Cité interdite un peu plus au Nord.

Les abords de la Cité interdite sont tous surveillés, et il faut donc avoir réservé son ticket bien à l'avance. Le site est absolument immense, prévoir une grosse demi-journée pour ne même pas visiter toutes les expositions. On passe au travers de plusieurs salles, cours et temples typiques toutes plus impressionnants les uns que les autres.

A la sortie du site au nord, un autre parc auréolé d'un temple sur une colline (Jingshan park) nous fait de l'oeil, mais il est déjà tard et l'on décide d'y retourner un autre jour. Retour par les hutongs pour le métro direction l'un des endroits que l'on aura le plus apprécié de tout le séjour : le quartier de Qianmen. Au sud de la place Tian'Anmen, ce quartier fourmille d'un million d'odeurs et de bonnes choses à manger dans tous les sens. On se retrouve plongé dans le Pékin d'antan, absolument immersif et dépaysant si bien que l'on veut tout goûter. A faire absolument !

La Grande Muraille de Chine
Incontournable d'une visite en Chine, l'une des 7 merveilles du monde, la Grande Muraille de Chine nous attend dès le 2e jour. Nous nous levons très tôt pour rejoindre la station de métro Wangjing West d'où est censé partir un bus jusqu'au site que l'on a choisi. Il y a en effet plusieurs portions qui peuvent se visiter, plus ou moins proches de Pékin, et donc plus ou moins bondées. De nombreux sites en parlent mais par expérience et sachant que la foule peut complètement gacher la visite d'un lieu, nous décidons de visiter l'une des parties les plus éloignées : Jinshanling. Planifier cette visite peut prendre beaucoup de temps et il est très difficile de s'y retrouver entre les différents sites internets qui se contredisent sur les moyens de parvenir au site et la barrière de la langue. Finalement, nous nous faisons avoir aussi : le bus qui est censé partir de Wangjing West dans cette saison de l'année ne circule plus à cause de travaux. On finira par demander conseil aux passants et nous mettrons 4h avec un autre bus puis un Didi avant de rejoindre Jinshanling. Le retour se fera en taxi directement, tant pis pour le prix.

Même si le trajet aura été long, aucun regret : nous sommes tout seuls. Impressionnant de marcher sur cette muraille vieille de plus de 500 ans, connue de tous à travers le monde. On déambule en prenant notre temps et on s'imagine ici à l'époque, impressionnant !


De retour à Pékin, passage obligatoire le soir de nouveau au quartier de Qianmen. Après le canard laqué pékinois la veille, je goûte aux nouilles de chez Fang Zhan Chang, succulentes ! Prévoir de ne pas y aller trop tard (donc avant 18h), sinon il y a la queue. Le lendemain, le parc Beihai est très reposant, où l'on peut voir des pékinois pratiquer le qi gong le matin en petits groupes. Le parc borde un grand lac et fourmille petits temples et jardins. On goûte aux raviolis et finissons par retourner au parc Jingshan en haut duquel un petit temple donne une vue imprenable sur la Cité Interdite. On y retrouve des moines tibétains qui font du tourisme aussi et donnent un caractère authentique à la scène sortie toute droite d'un film. Aussi, beaucoup de chinoises se retrouvent entre amies pour se costumer et faire des photos dans les lieux emblématiques de la ville, ou simplement pour se promener, le paradis des photographes.


Shanghai
Environ 3h de TGV nous séparent de la capitale économique du pays : Shanghai. Plus peuplée, moins traditionnelle (dans un concert de klaxons et de gratte-ciels, je retrouve parfois l'atmosphère de New-York) et plus polluée mais sur notre chemin, on décide d'y passer 2 jours pour voir la skyline, un temple et un quartier très connu dans la vieille ville.
Le Bund, ou la skyline de Shanghai que tout le monde connait, est en fait assez récente. A l'image de tout le pays et ses chantiers pharaoniques réalisés en peu de temps, tous ces gratte-ciels datent de moins de 20 ans seulement. Difficile de s'imaginer qu'avant ça il n'y avait rien ! On s'y promène en arrivant, vue de jour et on y retourne le soir en version habits de lumières. En le remontant du sud vers le nord, on tombe sur la rue très connue et touristique de Nanjing. On y trouve plein de boutiques et restaurants diverses, des food courts où l'on peut goûter des jus de canne à sucre, ou des insectes en brochettes (même des grosses araignées, mais je pense que c'est plus pour attirer l'attention). Mais les "luo bo si bing" sont nos préférés : des petits pains feuilletés, farcis à la viande et aux légumes, le tout fait maison devant le client en 1 minute !
Une autre spécialité que l'on a sur-consommé : les Baos. Ces petites brioches en boules farcies s'achètent pour quelques centimes et se mangent à n'importe quel moment de la journée. A Shanghai, ils sont souvent cuits à la poêle plutôt qu'à la vapeur et farcis de crabe ou de viande. A tester absolument chez Yang's près de la Place du peuple.

Le jardin de la joie, "Yuyuan" est un petit écrin de verdure au milieu des gratte-ciels. On navigue entre les temples en passant de petits ponts ou d'étroits passages sur l'eau. Mais le lieu est petit et surpeuplé, le prix un peu élevé et le visiter après Pékin nous laisse une sensation d'être vraiment dans un endroit fait pour les touristes, on ne s'y attarde donc pas. En revanche, le quartier de la vieille ville de Shanghai le soir est sublime. Toutes les vieilles maisons traditionnelles sont illuminées de toutes les couleurs. On y passe des heures à admirer l'architecture et visiter les boutiques.
Un autre site d'intérêt à Shanghai est le site de la première réunion du Parti Communiste chinois. Assez impressionnant de se rendre dans l'humble petit salon où la dizaine de personnes à l'origine de ce que l'on connait aujourd'hui étaient assis. Le lieu sinon n'est pas très grand et rien n'est traduit, mais il est gratuit. Pas loin, on visite un petit musée à la gloire du Parti et l'on découvre la France "vue d'en face", intéressant !

Hangzhou

Zaijian le TGV, c'est en train-couchettes que l'on se rend à Hangzhou, la ville paisible du bord du lac. L'une des étapes les plus attendues pour moi, puisque le village de Lonjing qui y est collé est une des capitales et l'un des premiers producteurs dethé dans le pays. Ces petits trains sont peu chers et assez confortables. Il y avait 6 lits dans notre wagon, en deux colonnes de lits superposés. Le trajet est un peu plus long mais ça permet de se reposer allongés, les chefs de bord venant même nous voir avant notre arrêt pour nous prévenir (au cas où vous dormiriez).

La ville, qui est aussi la capitale de la région, borde un grand lac et de petites montagnes, ce qui lui donne un caractère paisible où l'on peut flâner. Comme nous y arrivons pile pendant le Qinming festival sans le savoir, on ne comprend d'abord pas pourquoi il y a autant de monde partout : dans les transports, dans les rues, on se marche dessus ! Mais c'est aussi une chance car c'est le temps de la récolte du thé, et nous pourrons voir plein de cueilleuses le lendemain en plein travail.

Avant cela, nous prenons nos quartiers non loin du lac et commençons avec une balade le soir autour du lac. Une passerelle le traverse aussi sur son côté Ouest. Au sud de la passerelle, des boutiques vendent déjà du thé, et nous goûtons à une sorte de crêpe séchée cuite dans un four en pierre. Le lieu est typique des cartes postales, les cerisiers sont en fleurs et une grande pagode, la Leifeng Pagoda, surplombe l'eau et s'illumine la nuit.

Le 2e jour, on se lève tôt, trop excités à l'idée de visiter enfin les champs de thés dans les montagnes qui bordent le lac. Un banger que l'on voit partout dans les guides, ou même en tapant simplement "Chine" sur google images.. Les villages de Longjing et Meijiawu sont desservis en bus ou en taxis, à environ 15 minutes de trajet seulement. L'idéal est de s'arrêter dans un village et de parcourir les champs à pieds. Sur la route, les arbres à thé se dessinent déjà le long et on se fait donc déposer à Meijiawu en milieu de matinée.

Plongée instantanée dans l'ambiance : les arbres à thé sont partout, les cueilleuses de retour ou au départ de leur récolte aussi. On sent l'odeur des feuilles qui flétrissent à l'air libre dans tout le village, ce qui constitue l'une des étapes de la torréfaction du thé. Les boutiques qui en vendent partout le travaillent sur place, en mettant les feuilles récoltées dans de grands bacs qui chauffent, et en les remuant constamment. En fonction du thé que l'on souhaite, toutes ces étapes vont modifier le goût et l'aspect du thé final. Ici, le Longjing est un thé vert qui est très peu travaillé. Avant de partir à pieds rejoindre le village de Longjing par les petites montagnes qui traversent les champs de thé, on décide de manger dans le village où il fait déjà très chaud et humide et de déjà, goûter à la fameuse boisson.
Plusieurs itinéraires traversent les champs mais très vite, on se retrouve au milieu de milliers d'arbres à thé, bien dessinés sur les flancs de la montagne. On est dans la carte postale, au milieu des cueilleuses qui sont là par centaines pour la récolte de Qinming, la "première récolte". Les feuilles sont les plus fraiches et ne sont récoltées que les trois premières : deux feuilles et un petit bourgeon en général. L'une des cueilleuses nous dira qu'elles font ça toute l'année plus loins dans la campagne, mais qu'elles font le déplacement ici à cette saison car les salaires sont bien plus élevés.


L'endroit est tellement typique et dépaysant que l'on y retournera le lendemain. A l'arrivée, un petit temple perdu dans la montagne propose la dégustation de thé et des souvenirs. Le village est tout autant placé sous le signe de l'arbre célèbre que celui de Meijiawu et les touristes affluent par centaines. Même d'ici, on admire les montagnes qui nous entourent et l'on passe des heures à les regarder simplement travailler. Il existe aussi un musée sur l'histoire du thé dans les environs, mais nous préférons passer le reste du temps que nous avons ici, qui pour nous en est déjà un à ciel ouvert.

Le soir, la ville de Hangzhou est en ébullition, peut être à cause du festival si bien que le retour en bus est laborieux. On apprécie le coucher de soleil sur le lac, et se balader du côté de Hefang Street et Gaoyin street, en passant devant un parc surplombé d'un immense temple illuminé majestueux la nuit : le City god Pavillon. Comme il est trop tard, les visites sont fermées et l'on regrette de ne pas pouvoir le visiter. La vue sur la ville doit être imprenable. Comme dans tous les parcs des villes visitées jusque-là, les chinois se rassemblent en masse le soir pour danser et faire leur sport en groupe.
Huangshan
A l'ouest de Hangzhou, à 3h de bus partagé avec les cueilleuses de thé rentrant chez elles, résident les montagnes jaunes, Huangshan. N'ayant pas pu aller à Zhangjiajie (les montagnes du film Avatar), c'est un bon compromis car on dit qu'elles s'en approchent un peu. Pour les visiter, deux choix se dessinent :
s'arrêter à Huanghsan, qui est une grande ville et où tout est possible en terme de restaurants et bars le soirs, mais qui nécessite plus d'1h de navette le matin et le soir pour rejoindre et partir du site des montagnes jaunes,
dormir aux pieds des montagnes, dans la ville rectiligne (il n'y a qu'une rue !) de Tangkouzhen, mais où le choix d'activités le soir est limité.
On prendra la deuxième option sans regrets. En prévision de la journée sportive qui s'annonce, dormir 1h de plus ne nous fera pas de mal. Cela nous permet d'appréhender les lieux et de voir comment rejoindre l'entrée du site, ce qui n'est pas si simple. Plusieurs entrées existent et ceux qui viennent de Huangshan doivent d'ailleurs l'anticiper en prenant la bonne navette, très tôt le matin. Pour nous, 800m de marche suffiront depuis notre hôtel jusqu'à l'entrée qui nous amène au téléphérique. A posteriori, cette petite distance n'est finalement pas négligable au regard du nombre de marches que l'on aura parcouru dans la journée. Et le téléphérique est absolument obligatoire pour rejoindre le haut des montagnes depuis lequel plusieurs itinéraires sont possibles à travers les différents sommets. Pour cela, le Boutique Hotel à Tangkou nous sera d'une grande aide. Le personnel y parlait anglais et nous a tout expliqué sur les chemins à prendre en fonction du temps que l'on souhaitait y consacrer. Même en utilisant le téléphérique pour y monter, les chemins là-haut sont uniquement constitués de centaines et de centaines d'escaliers plus longs les uns que les autres. Il faut être en très bonne forme !

Lever 7h pour se rendre à pieds au départ du téléphérique. On voit déjà les bus arriver en masse depuis Huangshan et un flot de touristes chinois déjà en place à attendre leur tour. Après quelques minutes qui passent encore assez vite à cette heure-là, nous empruntons le Yungo new cableway jusqu'au côté Est du site, ce qui nous permettra ensuite de faire toute la boucle vers l'Ouest en parcourant les différents points d'intérêts. Certains passages sont étroits, et surtout les chemins sont construits à flanc de falaise, attention au vertige ! Les vues sont splendides et l'on reconnait parfois les montagnes qui s'élèvent en pics vers la cime, à la manière de celles du film Avatar.



Certaines portions étaient fermées lorsque nous y étions mais tout le site est magnifique. Un conseil : en arrivant sur la partie Ouest, la plus impressionante et vertigineuse, bien reprendre le téléphérique à Paiyun Cable station pour remonter. Faire le chemin dans le sens inverse est à la limite du suicide, surtout après les centaines (milliers ?) de marches déjà montées et descendues avant. L'avoir pris dans ce sens nous aura sauvés, et l'on se permet même de redescendre des montagnes jaunes via les escaliers plutôt qu'en téléphérique, ce qui nous prendra quand même 2h de descente non-stop, marche après marche (les gens descendent en marche arrière sur la fin tellement le mouvement des jambes n'est plus possible !).

Wuyishan
Plus au sud-ouest encore dans les terres, Wuyi shan n'est pas très connu mais il est la référence du thé Oolong et l'un des thés les plus chers du pays : le Da Hong Pao. Juste à côté, et parce que nos jambes sont encore en pleine souffrance des interminables escaliers pratiqués la veille, nous nous baladons sans se presser dans l'ancien village Xia Mei. Plongée complète dans la chine paysanne d'autrefois, qui n'est finalement pas si lointaine. Si les villes et les infrastructutres se sont développées à très grande vitesse, cela prend encore un peu de temps dans les campagnes et l'on constate l'écart flagrant de richesse entre les paysans qui travaillent et vivent de leurs terres et les citadins. Mais ici, c'est bien la volonté du village de garder cet aspect authentique pour favoriser le tourisme. On déambule au travers des anciennes maisons encore habitées, longeant un petit canal dans lequel les habits et la nourriture sont nettoyés sans distinction. Des pousses de bambous sèchent dans les cours au soleil et les odeurs d'encens provenant des temples parfument les ruelles étroites.


A Wuyishan, le thé est partout, mais dans un sens plus "luxe" qu'à Longjing. Ici, on ne verra pas de cueilleuses, ou de thé à sécher à tous les coins de rues. Mais toutes les boutiques vendent du thé Oolong, ou des activités de type "Cérémonie du thé", dans des salons et sur des tables bien spécifiques. Même notre hôtel, à l'ambiance très Zen est un revendeur et nous initie à ces rites. Ici, le thé est une institution et chaque personne est accueillie comme il se doit autour d'un thé préparé dans les règles de l'art, en plusieurs étapes d'infusions et de rinçages, servi dans de petites tasses.
La ville longe une rivière qui matérialise la frontière avec les montagnes abritant le célèbre Da Hong Pao. Tout du long, l'atmosphère est paisible, les petits salons de thés en bois et à l'ambiance zen fleurissent et on a envie de s'arrêter dans chacun d'eux. Pour la première fois depuis notre arrivée, il pleut et nous trouvons un petit restaurant plein de spécialités locales pour notre premier soir ici.
Nous partons le lendemain pour la route du thé, au delà de la rivière dans les petites montagnes qui la bordent. Le taxi nous dépose à l'entrée et on nous indique des tarifs très élevés pour le pays pour la visite du parc. On comprend plus tard qu'il s'agit d'un système de navettes entre plusieurs sites d'intérêts dont celui-ci, et nous décidons donc de partir à pieds. Cela se fait bien malgré la chaleur, et permet de ne rien rater. Les paysages entre les montagnes sont sublimes, le thé est partout mais poussent différemment qu'à Longjing. Les champs plantés sont assez rares et les arbres poussent là où ils peuvent, dans les passages étroits du site. A la fin de l'itinéraire seulement, on trouve les "arbres mères", 4 buissons desquels tous les autres arbres à thé seraient descendus ensuite. Ils poussent à flanc de falaise et étaient autrefois à l'origine du thé le plus cher du pays. Aujourd'hui, ils sont protégés et leur récolte est interdite.

A la sortie du site, en longeant la rivière vers le Sud, il est possible de faire de la pirogue en groupe à travers les monts Wuyi. Un temple, des "palaces" et une rue pleine de boutiques offrant de bonnes choses à manger ou des souvenirs font du site au coucher de soleil un endroit authentique où l'on a envie de passer du temps. On a vraiment l'impression d'être dans une ville Nature et préservée, et la vue sur la rivière le soir au coucher de soleil est digne d'un paysage de carte postale. On croisera d'ailleurs très peu de monde lors de cette étape, ajoutant au caractère reposant des lieux, un vrai plaisir !



Wenzhou
Cette ville du sud ouest de la Chine, l'une des plus peuplées de la région, n'est pas taillée pour le tourisme. C'est aussi intéressant de voir la vraie ville typique, ses barres d'immeubles (souvent encore vides !) qui poussent comme des champignons. Adieu le caractère traditionnel, ici l'on retrouve les tours et le béton bruts en périphérie. Cependant, on voit qu'un effort est fait pour rendre la vie des Wenzhounais de plus en plus agréable. Un fleuve traverse la ville et quelques îles préservées s'y trouvent, notamment Jiangxin Guyu que l'on rejoint en bateau navette et où il est possible de marcher des heures sur de petits chemins dans la nature. Dans beaucoup de quartiers, les voies sont piétonnes, des parcs permettent aux habitants de faire leur sport et des illuminations dans les arbres et dans les rues rendent les sites agréables à vivre. Tout autour, la région est montagneuse et il est très dépaysant de déambuler dans les rues typiques d'une ville chinoise.
Nous profiterons de l'étape pour rejoindre deux sites d'intérêt non loins, le premier étant Yunhe. A 1h30 de voiture, il est un site majeur de la culture du riz dans le pays. En fonction des saisons, ses paysages changent drastiquement mais tous ont leurs intérêts. En été par exemple, on peut y voir de grandes terrasses bien vertes les unes sur les autres, alors que lorsque nous y sommes, les terrasses sont juste arrosées et s'empilent commes des miroirs les uns sur les autres. Il y fait déjà très chaud et le paysage est magnifique. Entouré de montagnes, le peu de touristes présents déambulent entre les strates de cet immense champ de culture. Deux ou trois agricultures s'attellent à remodeler les espaces comme il le faut et à manoeuvrer les différents canaux d'eaux et écluses qui viennent alimenter les espaces.


De l'autre côté de Wenzhou, plus au nord se trouve le "Yan Dang forest park", un gigantesque parc protégé de forêts et de montagnes dans lesquelles il est possible de crapahuter plusieurs jours. Nous y passons une journée complètement improvisée pour les découvrir. Plusieurs itinéraires sont possibles, et ceux que nous ferons nous rappelleront dans une plus petite mesure les chemins escarpés sur les falaises abruptes de Huangshang. Attention au vertige donc.

Finalement, entre la traditionnelle Pékin, la modernité de Shanghai, l'authentique Hangzhou, la force de Huangshan, la relaxante Wuyishan et la vibrante Wenzhou, la Chine nous aura dépaysés de A à Z. Le pays a su se modernier à vitesse grand V ces dernières années tout en conservant son côté authentique et traditionnel qui le caractérise dans notre imaginaire. Aucune déception ou sentiment d'insécurité, les paysages splendides se succèdent à mesure que l'on voyage au travers des villes, des campagnes et des montagnes. Les chinois, intrigués et curieux par les - encore très - rares étrangers savent les accueillir et nous faire découvrir leur gastronomie unique. Mais il nous faudra y retourner et prévoir bien plus de temps pour visiter un pays aussi grand et plein de ressources que celui-ci.





























































































Commentaires